Si la publicité directe aux moins de treize ans est interdite dans les médias, les multinationales ont vite saisi le laxisme prévalant dans le domaine du web. Misant sur des personnages de marques tels Frankenberry ou le bonhomme Pillsbury, elles tentent de séduire et convaincre les jeunes de consommer leurs produits.

En juxtaposant dans Les autres certains de ces personnages à des photographies d’enfants, j’ai voulu souligner leur côté pervers. Les sept images de l’œuvre présentent des situations étranges, parfois ambigües. Une maison s’écroule, des biches s’effraient, un Lucky Charms se retrouve un couteau à la gorge, le lapin Nestlé enlace une enfant. Pour chaque scène, une fillette aux grands yeux. Victime ou bourreau? Qui sont les intrus? Qui sont Les autres? De son côté, le spectateur n’est pas en reste. Installé sur une main géante, rappelant celle du Géant vert, il est directement interpellé par les saynètes qu’il visionne dans le View-Master. C’est à lui de combler les trous, de tisser le fil de l’histoire. Mais attention aux motifs qui s’incrustent et se répètent d’une image à l’autre entraînant une lecture différente du conte dont vous êtes peut-être, sans le savoir, le véritable héros.

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